L’opposition politique campe sur ses positions, course contre la montre pour Moïse et Céant
7 février, c’est dans moins de deux semaines, date à laquelle le président de la République compte lancer le dialogue avec tous les partis politiques, même les plus hostiles à son pouvoir. Lors du forum sur le Pacte de gouvernabilité mardi dernier, il avait confié à son Premier ministre la mission d’aller les convaincre. Une semaine après, l’opposition radicale campe sur ses positions : pas de dialogue avec le pouvoir en place.
Une mission quasiment impossible pour Jean-Henry Céant. Il ne lui reste que moins de 10 jours avant le 7 février pour convaincre les organisations politiques Fanmi Lavalas, Pitit Dessalines, le RDNP, l’OPL, la Fusion et le secteur dit démocratique et populaire à prendre le chemin du dialogue comme le lui a demandé le président de la République.
« Ni formellement ni informellement, le Premier ministre ne nous a contactés depuis le forum de la semaine dernière », a fait savoir au Nouvelliste Schiller Louidor, porte-parole du secteur dit démocratique et populaire. « D’ailleurs nous maintenons notre position, il n’y aura pas de dialogue tant que Jovenel Moïse n’aura pas présenté sa démission. Après sa démission, nous irons dialoguer à travers une conférence nationale sans Céant ni Jovenel Moïse », a soutenu le leader politique.
Quant au leader du parti Pitit Dessalines, il fait savoir au Nouvelliste que le Premier ministre l’avait appelé au téléphone trois semaines environ avant le forum sur le Pacte de gouvernabilité; pas de contact avec lui après, a précisé Jean-Charles Moïse. « Si Jean-Henry Céant et Jovenel Moïse qui sont à la tête du pays n’arrivent pas à dialoguer entre eux, comment dialogueront-ils avec nous ? », a demandé l’ancien candidat à la présidence comme pour écarter toute possibilité de dialoguer avec le pouvoir en place sur une sortie de crise.
« Le problème c’est Jovenel Moïse, on ne peut rien faire avec lui. Céant, quant à lui, a été imposé par la bourgeoisie », ajouté Moïse Jean-charles.
Fanmi Lavalas n’a pas non plus été contacté par le Premier ministre même si le parti reste accroché à sa proposition de sortie de crise publiée l’année dernière, a soutenu Joël Vorbe, membre du directoire du parti.
Dans cette proposition, Fanmi Lavalas exige : «1) la démission de Jovenel Moïse par la mobilisation générale (sous toutes ses formes) 2) la démission de Jean-Henry Céant et de ses ministres; 3) le constat du dysfonctionnement et de la caducité du Parlement; 4) la mise en place d’un exécutif et d’un gouvernement de salut public pour assurer une transition de 36 mois au cours desquels ils devront respecter et satisfaire les priorités définies dans une feuille de route leur tenant lieu de mandat / termes de référence pour les objectifs et actions du gouvernement de transition.»
Il n’y a pas que l’opposition politique radicale que Jean-Henry Céant doit convaincre à prendre le chemin du dialogue. Le Premier ministre doit aussi inciter les partis politiques proches du pouvoir à entrer en pourparlers.
Le PHTK, la plateforme VERITE, la KID, le KONA, la plateforme G18, ALLAH … sont toutes des organisations proches du pouvoir et sont représentées d’une façon ou d’une autre au sein du gouvernement. Pourtant, elles ont boudé l’invitation du Premier ministre à participer au forum sur le Pacte de gouvernabilité visant à trouver une solution à la crise politique.
Liné Balthazar a indiqué au journal que le PHTK et les partis alliés n’avaient pas participé à l’élaboration du Pacte de gouvernabilité. Il dit avoir reçu le document une fois terminé. « Parce que nous ignorons la finalité du document, nous avons décidé de ne pas participer au forum », a-t-il expliqué.
Lors du premier forum sur le Pacte de gouvernabilité le mardi 22 janvier 2019, le chef de l’État avait clairement exprimé son insatisfaction par rapport à l’absence de ces organisations politiques, notamment l’opposition.
« S’il y a une satisfaction personnelle que je n’ai pas, c’est l’absence de certaines personnes. Vous devez aller les chercher. Elles doivent venir s’asseoir avec nous ! Aucun sacrifice n’est trop grand pour ce pays. Mettez-vous en quatre pour mettre tout le monde ensemble », avait dit Jovenel Moïse à Jean-Henry Céant.
Le président avait aussi demandé au Premier ministre de poursuivre le dialogue jusqu’au 7 février, date à laquelle Jovenel Moïse annonçait qu’il allait lancer le dialogue.
Le Nouvelliste a tenté en vain, lundi, d’entrer en contact avec le porte-parole du Premier ministre pour savoir comment Jean-Henry Céant compte s’y prendre pour inciter les partis de l’opposition à prendre le chemin du dialogue. Le journal a aussi contacté sans réponse plusieurs proches du Premier ministre.
Lenouvelliste
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