Les professeurs Michel Hector ; Ernst Bernardin et Roger Petit Frère, dignes de respect et d’honneur !

Trois (3) professeurs, pour des raisons bien différentes, m’ont particulièrement marqué à l’Ecole Normale Supérieure (ENS), il s’agit de : Michel Hector ; Ernst Bernardin et Roger Petit Frère. Ils sont inoubliables et dignes de respect et d’honneur !

Michel Hector a introduit son cours d’Histoire d’Haïti, un mardi soir, en 1^e année en demandant aux étudiants présents de citer un livre d’histoire qu’ils avaient lu relatif à la 2^e moitié du 19^e siècle haïtien. Personne ne pouvait répondre à la question. La sanction, on avait tous une fiche de lecture sur la dite période à retourner le Jeudi d’après donc dans 48 heures. En effet, la 2^e moitié du 19^e siècle est peu connue pour ne pas dire mal connue des intellectuels haïtiens.

Ernst Bernardin, en plusieurs points, faisait la différence comme professeur de Géographie.

-La simplicité et la facilité avec lesquelles il transmettait les informations

-l’option pour une évaluation formative sans négliger l’évaluation sommative. En effet, pour le semestre en cours, l’étudiant avait le choix d’être évalué sur chaque trois chapitres couverts ou sur la totalité du syllabus en un seul examen.

– les critiques acerbes et sévères sur les fautes d’orthographe et grammaticales des copies des étudiants. Ce n’est pas sans raison que j’appelle M. Bernardin, le puriste.

Roger Petit Frère, comme marxiste aguerri, voit la dialectique en tout. J’ai été surpris d’apprendre de Roger que le succès du Konpa Dirèk était lié à une conjoncture à la fois sociale et politique. La dictature se retrouve dans les chansons Konpa à travers un instrument (Saxe des fantaisistes, Guitare des Gypsies) ou à travers une voix (les prêches de Gesner Henry dit Coupé Cloué). Par sa méthode basée sur le questionnement, Roger ne cesse de choquer ses étudiants. Il fut mon professeur d’Histoire des Idées…

Urbain Joseph

Professeur de Sciences sociales