En Haïti, le professionnalisme des officiers de police doit être amélioré et leur nombre augmenté (ONU)
Une haute responsable des Nations Unies a souligné jeudi devant les membres du Conseil de sécurité la nécessité de mettre pleinement en œuvre le plan de développement de la Police nationale haïtienne (PNH), afin d’améliorer le professionnalisme des officiers de police haïtiens et leur nombre.
« Le taux d’officiers sur 1000 habitants a chuté à 1,32 en raison notamment de démissions », a noté Bintou Keïta, la Sous-Secrétaire générale aux opérations de maintien de la paix.
Elle a rappelé que les progrès en matière d’Etat de droit en Haïti dépendent de l’adoption de législations clefs, notamment en vue d’améliorer le travail de la police et le fonctionnement de l’administration pénitentiaire. « Or, cela n’a pas encore commencé », a-t-elle déploré.
« Pareillement, les indicateurs relatifs à la nomination de neuf membres du Conseil électoral permanent et à une représentation suffisante des femmes au sein notamment de la Cour de cassation n’ont pas été atteints », a dit la Sous-Secrétaire générale, ajoutant que des retards sont également observés s’agissant des mécanismes de surveillance et d’établissement de responsabilités dans le domaine judiciaire.
Une situation sécuritaire toujours volatile
En matière de sécurité, le nombre d’homicides volontaires a chuté en Haïti mais des menaces demeurent notamment en raison de l’augmentation des crimes liés aux gangs. Mme Keïta a indiqué que ces gangs, en particulier dans la capitale Port-au-Prince, mettent la police à l’épreuve alors que les prochaines élections législatives sont prévues en 2019.
Pour la Sous-Secrétaire générale, la mise en œuvre réussie du plan de développement de la Police nationale d’Haïti 2017-2021, avec l’aide de la Mission des Nations Unies d’appui à la justice (MINUSJUSTH), permettra au gouvernement de continuer à assumer progressivement ses responsabilités en matière de sécurité. Les lacunes constatées devront être comblées, a-t-elle déclaré, en particulier le manque de ressources financières.
Mme Keïta a rappelé la vague de violence qui a touché le pays en juillet à la suite de la suppression des subventions aux produits pétroliers, entraînant une hausse du prix du kérosène de 38%. Des violences qui, selon elle, illustre la volatilité de la situation sécuritaire.
« Depuis, les autorités n’ont pas cherché à remédier aux causes profondes de la précarité sociale, alors que le processus de ratification par le Parlement de l’énoncé de la politique générale du Premier Ministre nommé et la prise de fonction du nouveau gouvernement sont en attente », a dit la Sous-Secrétaire générale
La haute responsable onusienne a pointé le ressentiment populaire alimenté par des révélations sur les avantages présumés des fonctionnaires et le débat sur l’utilisation discutable des fonds PetroCaribe, alertant que « le risque de troubles majeurs demeure élevé ».
Pas de départ de la MINUJUSTH avant le 15 octobre 2019
Mme Keïta a indiqué que le plan intégré de transition en matière de sécurité, comme demandé par le Conseil de sécurité, orientera la première phase d’un retrait responsable et effectif de la présence policière de l’ONU en Haïti. « Cette première phase ramènera de sept à cinq les unités de police constituées (FPU) entre le 15 octobre 2018 et le 15 avril 2019 », a-t-elle dit.
Pour la Sous-Secrétaire générale, le passage à une présence des Nations Unies en Haïti autre qu’une opération de maintien de la paix ne devrait pas intervenir avant le 15 octobre 2019. Elle a indiqué que la MINUJUSTH, l’équipe pays et le gouvernement devront redoubler d’efforts pour rattraper le temps perdu à la suite des évènements de juillet.
Seul un gouvernement pleinement fonctionnel pourra relever les défis, a conclu Mme Keïta, en se félicitant à ce titre de l’annonce par le Premier Ministre nommé des membres de son cabinet.
news.un.org
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